Le transport des plantes

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Mise à jour : samedi 18 décembre, 2010

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Introduction

Votre collection commence à grandir et vous voilà intéressé par les échanges.
Vous allez être confronté alors à un problème épineux, comment envoyer vos plantes ?
L'expérience montre que l'emballage est primordial. Vous pouvez essayer "d'innover" (c'est ce que je fais tout le temps) mais inutile de recommencer les mêmes erreurs ;-).
Voici donc quelques conseils qui me semble très utiles.

Ce qu'il ne faut pas faire

  • envoyer les plantes dans leur pot : le poids de la tourbe humide est très important, cela ne fera qu'augmenter les frais de port. Il est très difficile de bloquer le pot pour un transport chaotique et le résultat est qu'il bougera dans l'emballage en écrasant le plant,
  • laisser beaucoup de substrat autour des racines, sauf pour Utricularia, Genlisea... mêmes raisons : la masse de tourbe est un vrai projectile. Sans le pot il en résultera en plus le mélange du substrat avec la plante. Ce qui parvient au destinataire ne ressemble plus à rien.
  • envoyer les plantes aquatique dans l'eau. Préférez à cela de la Sphaigne très humide mais non pas trempe. Ces plantes craignent la perte d'eau, par l'air, surtout dans l'obsurité où elle respirent de l'oxygène. Vous risquez aussi de gros problème si le contenant éclate pendant le transport car c'est interdit. Vous êtes responsable des conséquences de vos actes et il n'y a pas de limites...
  • envoyer des Sarracenia et Heliamphora lorsqu'elles sont en pleine croissance. Les urnes grandissent essentiellement au niveau de la pointe, qui est non seulement cassante mais aussi très sensible à l'orientation. Au delà de quatre jours de transport, votre correspondant aura le désagrément de recevoir des feuilles tordues dans tous les sens, définitivement. Il ne reste souvent plus qu'à les couper pour qu'elles soient régénérées.
  • utiliser des sachets plastiques pleins d'air (style Zip) et sans protection contre l'écrasement. Lors de l'envoi c'est parfait mais durant le transport ils seront forcément écrasés et s'ouvriront. La plante sera à son tour écrasée et étouffera dans sa feuille de plastique.
  • Écrire la nature du contenu sur un papier placé AVEC les plantes : l'humidité risque de tout rendre illisible.

Ce qu'il faut faire

Étanchéité

Les racines nues placées dans l'obsurité et dans un air humide résistent très bien dans le temps. Penser aux nombreuses racines aériennes qui se forment souvent spontanément lorsqu'une tige est placée au dessus de l'eau. Il faut donc garantir cette humidité donc l'étanchéité. L'envoi racine nues permet aussi de s'assurer de leur état sanitaire.

Cette remarque est aussi valable pour le feuillage, à un moindre degré car les stomates se referment en cas de sécheresse. Les plantes cultivées en terrarium sont plus sensibles car non habituées à l'air sec.

Pour garanti un air humide il faut donc que l'emballage soit non seulement étanche lors de l'envoi mais surtout qu'il le reste dans les pires conditions, celles que rencontrent malheureusement souvent les objets en transit par la Poste.

Le meilleur système que j'ai trouvé est le film plastique alimentaire. Il est extrêmement étanche, léger et peut même être doublé ou triplé . Il adhère très bien sur lui-même et ne glissera pas s'il n'est pas mouillé lors de l'application. Il est plus souple que la plante donc ne l'abîmera pas.

Solidité

Les boites en carton ont l'inconvénient de s'écraser facilement à moins d'être en carton vraiment épais (et lourds) et de toute façon renforcées.

Pour préserver les urnes très longues, j'ai déjà envoyé des Sarracenia dans un long tube comme ceux utilisés pour les posters, etc. Ils sont parfois arrivés cassés et scotchés par la Poste ! Heureusement, tant qu'il y a pas de cisaillement ou de pliure à 90 °, la plante est intacte.

Le Sarracenia peut être totalement emballé dans un film plastique refermé aux extrémités en laissant un peu d'air. Ensuite, il est glissé dans le tube. L'important est donc que le rhizome en longueur soit plus petit que le diamètre interne du tube. L'idéal est qu'il se cale lui-même, comme un bouchon. Au départ, il suffit de fixer un fil coté rhizome, de le passer dans le tube et de tirer à l'autre bout, lentement. A l'arrivée il suffit de repousser l'ensemble avec une baguette à extrémité non pointue. Prévenir le destinataire, ça éviter les bêtises !


Techniques personnelles

Les Paquets postaux

Personnellement, j'en utilise deux légèrement différents selon le nombre de plantes et parfois leur épaisseur.
Pour une plante épaisse ou isolée, je découpe juste une sorte de cadre en polystyrène expansé aux dimensions du colis envisagé. Deux cartons ondulés sont placés dessus et dessous et sont coupés en même temps que la plaque de polystyrène. Il faut faire une petite marque discrète pour repérer l'angle et la face des cartons car une fois enlevés il n'est pas facile de les re-positionner à l'identique.
Pour des plantes qui peuvent s'aplatir et en nombre, le cadre découpé dans la masse est remplacé par un cadre formé de quatre parties réunies par de l'adhésif large. Les chutes peuvent être placées en remplissage et soudainement contre l'écrasement toujours possible. C'est beaucoup plus long à fabriquer que le cas précédent mais si vous rusez un peu vous trouverez un moyen pour réaliser des angles à 45 ° comme pour le cadre d'une toile... Le reste est exactement pareil.

Posez le carton de dessous sur une table débarrassée et protégée - coups de cutter en perspective...
Un rouleau de film alimentaire est déroulé par dessus.
Le cadre est secoué pour éliminer l'excédent puis posé sur le film plastique.
On devine qu'il suffit de disposer les plantes au centre, elles se soutiennent en se mêlant et se soutenant mutuellement. A l'arrivée elles sont en général tassées sur un coté mais intactes. N'oubliez pas que les plantes s'aplatissent très bien le plus souvent et qu'elles voyagent mieux ainsi car elles sont maintenues.
En refermant le film par dessus on obtient quelque chose de parfaitement étanche, les sachets sont inutiles.
Le carton du dessus est replacé immédiatement, en sandwich.
Coupez avec un cutter le film alimentaire à 2 cm environ et faite attention ne peux pas laisser libre le rouleau car le film se colle partout et devient très difficile à récupérer, bien que cela dépende de sa qualité. (Il est absolument exclu d'utiliser un objet pointu si jamais cela arrivait car vous perceriez le film, ce qui le rendrait absolument inutilisable.)
Les bords sont repliés puis scotchés avec du ruban adhésif large sur tout le tour.
Théoriquement la surface des cartons serait idéale pour écrire les adresses et donc il n'y aurait même pas besoin d'enveloppe supplémentaire mais je préfère conserver l'aspect de lettre.
On peut pratiquement marcher dessus sans abîmer le contenu et l'ensemble est ultra-léger !

Comme le montre les photos, il est aussi possible de ne pas emballer tout le cadre : le film n'est pas sous le cadre mais simplement posé sur la cavité puis enfoncé pour se mouler sur les parois internes. Pour les cadres de petites tailles l'inconvénient est de limiter la place. Si vous appliquez le film vraiment contre l'intérieur du cadre l'étanchéité sera difficile à obtenir.
Inversement, le placement du film tout autour rend plus délicat le placement des plantes car elles peuvent se glisser entre le cadre et le film. C'est à vous de choisir selon les cas mais je préfère celle-ci car il est facile de surveiller par transparence. Vous pouvez de toute façon aussi ajouter du film à l'intérieur !

Sur la photo centrale on voit que j'avais placé du ruban adhésif pour entourer le film directement mais une fois les deux cartons en place et les bords du film repliés, le collage à ce stade est tout aussi efficace et le déballage plus facile.


Important : vous remarquerez que cette technique rend inutile d'utiliser un sachet pour chaque plante. J'utilise des bandes adhésives type découpes d'étiquettes en papier sur lesquelles j'écris un numéro au marqueur. La bande est repliée en enfermant une feuille, assez vieille pour ne pas abîmer la plante lors de l'enlèvement mais pas trop pour qu'elle ne se détache pas pendant le trajet - c'est arrivé. J'indique par e-mail les correspondances numéro/nom de plante. Les plantes faciles à identifier ne sont même pas numérotées. En plus, cela attire moins l'attention en cas de protection CITES : je pars du principe que nos plantes sont en règle et que ce n'est pas la peine de risquer leur mort par un retard dans l'acheminement. (Contrairement à la paranoïa qu'entretiennent certains, aucun certificat CITES n'est exigible au sein de l'U.E. considérée comme espace sans frontière, sauf pour les plantes susceptibles d'avoir été prélevées dans la nature de l'UE : pas la peine de vous prendre la tête avec ça avec vos Dionées, Sarracenia, Heliamphora, Nepenthes, etc.)

Le mode "Lettre"

Une amélioration importante du système permet un emballage encore plus pratique car il permet d'utiliser le transport en mode Lettre, le plus rapide et le plus économique... et fiable !

Il faut savoir qu'il est normalement réservé au courrier, aux bouquins, et support assimilés (cassettes, CD/DVD) : vous n'avez normalement pas le droit de le faire. En pratique, votre postier comprendra que payer 15 € le transport d'une plante trois fois moins chère et fragile, qui va être ballottée et maltraitée coincée entre d'autres colis, plus lourds en général, n'est pas un service acceptable. Une lettre voyage en un ou deux jours, entre des enveloppes légères et pour un prix modique. Lors du tri, les colis sont jetés d'une hauteur d'une dizaine de mètres ! (Information d'un postier du tri.)
En théorie vous avez droit, en France en tout cas, à 100 cm en additionnant les trois dimensions.
En pratique, cela ne passera pas si vous dépassez les dimensions habituelles d'une lettre (160 x 230 mm ou double). Vous risquez le refus voire l'ouverture et la surtaxe par la Poste. C'est donc peu utilisable pour les grands Sarracenia, Nepenthes... Ces derniers voyagent tout simplement entre fin février et fin avril selon les espèces, juste avant la reprise de la croissance. C'est d'ailleurs le meilleur moment pour le rempotage.

La difficulté majeure est d'obtenir un "bloc" final qui rentrera dans une enveloppe standard en kraft. L'enveloppe n'est pas obligatoire pour les lettres mais cela crée des doutes...
Si vous mesurez la largeur de votre enveloppe et comptez le double, vous aurez le périmètre théorique de la section maximale de votre colis. Autrement dit, une enveloppe de 16 cm de large vous autorise un périmètre théorique de 32 cm, si votre polystyrène mesure 2 cm d'épaisseur, il reste 32 - 4 = 28 cm à partager entre le dessus et le dessous, soit 14 cm de large. En pratique il faut retirer aussi les deux cotés de chacune des deux épaisseurs de carton ondulé, par exemple 4 x 3 mm soit encore 1.2 cm au moins à retirer. Il nous reste alors environ 12.8 cm exploitable. Dans le cas du cadre montée, on peut utiliser des bords de d'environ 1.5 cm de large, ce qui laisse encore 12.8 - 1.5 - 1.5 soit environ 10 cm libre.
Avec le temps on se rend compte que ce n'est pas tellement la longueur qui limite mais bien cette largeur. Théoriquement le calcul est donc le même pour la longueur mais je laisse plus de marge car la fermeture est difficile autrement, sans compter que sans cela la lettre commence vraiment à ressembler à un colis standard...

Il reste à peser et à affranchir : placer le timbre impérativement sur la partie rigide. La machine à oblitérer sera trompée si vous le placer sur la partie vide et la zone sera écrasée avec toute les conséquences fâcheuses pour tout le monde : votre lettre déchirée sera retirée et traitée manuellement, les plantes risqueront de périr, vous risquez même des problèmes avec la Poste que, franchement,vous n'aurez pas volés...

Enfin, l'avènement de la lettre Max (en France) vise justement à régler les problèmes évoqués. Elle intègre le port dans son coût et existe en divers modèles. Elle permet de gagner du temps au niveau de la confection mais ne rêvez pas : le cheminement au sein des services est exactement le même que celui d'une lettre ! Vous avez donc les mêmes risques de perte sauf que vous pouvez avoir un remboursement car il y a une certaine garantie. Plus d'infos sur le site de la Poste ici.

Ancienne technique, à éviter

Avant de calculer exactement la taille du cadre, je me contentais de fortement biseauter ses bords de manière à rendre pratiquement inexistante la partie plane, cela ne changeait rien à la solidité de l'ensemble mais permettait de le glisser dans une enveloppe de papier kraft, voire le retoucher s'il ne rentrait pas. J'ai arrêté à cause du problème invoqué, au niveau de la machine à oblitérer... Avec le calcul l'espace est également mieux exploité. Une fois le film replié l'ensemble était parfaitement étanche et je n'utilisais même pas de carton protecteur. L'important était de découper un cadre environ 5 mm plus petit que l'enveloppe. Cela lui permettait de bien rentrer dans celle-ci sans qu'il ne se ballade à l'intérieur : c'était quand même sensé être une lettre !
Je glissais parfois une feuille de rhodoïd pour protéger quand même du crèvement de l'enveloppe mais je pense le film plastique se serait enfoncé sans être percer lui-même...

Si vous avez des remarques : contact.

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