Comment obtenir des hybrides ? Il s'agit biendimanche 19 septembre, 2010acute;cédente", sur La reproduction des Sarracenia. Une difficulté importante spécifique sera le décalage important qu'il peut y avoir entre la période de floraison des diverses espèces. Si vous souhaitez par exemple féconder des fleurs de S. minor (ou d'un de ses hybrides aussi tardif) par du pollen venant d'une fleur de S. flava, vous allez être confronté au problème que la première sera fanée lorsque la deuxième produira ce pollen. On peut résoudre cela en planifiant à l'avance l'opération. Ainsi, en accélérant le tardif et en ralentissant le précoce vous parviendrez à les faire se rencontrer ;-). |
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Comment nommer les hybrides
Les huit espèces de Sarracenia sauvages (on dit "botaniques") peuvent s'hybrider entre eux. Mathématiquement, cela donne donc 8 mères possibles, et 7 pères possibles seulement puisque ces derniers doivent être d'une espèce différente de la mère. On divise encore par 2 car A x B ou B x A donne le même résultat (Ce n'est pas rigoureusement vrai, l'ovule de la mère transmet des organites cellulaires, pas le pollen.) Soit : (8 x 7) / 2 = 28 croisements possibles (voir tableau). Une vingtaine de ces hybrides "de base" portent un nom particulier, car, souvent, on les a d'abord connus dans la nature et pris pour des espèces. Ce nom a été conservé mais précédé d'un "x" - plus exactement une croix qui symbolise le croisement mais ce lit quand même comme la lettre. x courtii x (x harperi x purpurea)
L'ensemble est souvent entre crochets mais cela n'apporte strictement rien car les parenthèses isolent parfaitement le groupe du père et donc "x courtii" ne peut être que la mère... Théoriquement le nom de la mère est en premier mais cela n'a aucune importance ici (même résultat). Ce qui fait qu'en pratique on place en premier celui de l'ordre alphabétique : c'est au moins un avantage pour une recherche par mot-clés. En groupant les noms différemment on parlerait d'un hybride différent : (x courtii x x harperi) x purpurea
On n'écrit pas deux "x" à la suite, sans séparation, l'écriture ci-dessus n'est pas correcte bien que tout aussi lisible. Il faut écrire : [x courtii x (x harperi)] x purpurea)
Cet hybride est différent du tout premier : par exemple S. purpurea est le père alors qu'il était le grand-père paternel auparavant ! On imagine que les urnes seront plus davantage couchées en général. Cela dépendra en fait des gènes qui seront transmis d'une génération à l'autre pour un plant donné, et c'est là que le sélectionneur va faire des choix. Lorsque vous connaissez ainsi le pedigree d'un cultivar, n'espérez pas obtenir la même chose par vos propres croisements et SURTOUT ne nommez jamais vos plantes avec ce nom, même si c'est évidemment beaucoup plus court. Attention : les graines obtenues par autofécondation d'un hybride ne redonnent pas cet hybride après germination. Ceci est valable pour les variétés horticoles. Ces plantes ne peuvent être reproduites que par bouturage. C'est très important. S'il y a une seule chose à retenir dans cet article, c'est bien ça ! Vous trouverez d'autres explications dans la F.A.Q. Le tableau (exhaustif ?) suivant, symétrique par la diagonale, donne les noms habituels des hybrides de première génération présents dans la nature. J'ai retiré le "x" devant le nom par commodité mais il est obligatoire et peut même être collé au nom, donc sans espace. Il ne s'agit pas d'hybrides horticoles donc ils ne doivent jamais porter de majuscule : |
alata | flava | leucophylla | minor | oreophila | psittacina | purpurea (venosa) |
rubra | |
alata | alava | areolata | milata | psitt(i)ata | exornata | ahlsii | ||
flava | alava | moorei | harperi | crispata | catesbaei = stevensii* |
popei | ||
leuco. | areolata | moorei | excellens = cantabrigiensis | mixta | wrigleyana | mitchelliana | readii = farnhamii |
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minor | milata | harperi | excellens = cantabrigiensis | mineophila | formosa | swaniana | rehderi | |
oreophila | mixta | mineophila | purpureophila | |||||
psittacina | psitt(i)ata | crispata | wrigleyana | formosa | courtii | gilpinii | ||
purpurea | exornata | catesbaei =stevensii * (≠"Stevensii") |
mitchelliana | swaniana | purpureophila | courtii | chelsonii | |
rubra | ahlsii | popei | readii = farnhamii |
rehderi | gilpinii | chelsonii |
Vous trouverez quelques photos dans cette page spéciale de la galerie. Nous parlons ici d'hybrides que chacun peut produire par croisement. Ne pas confondre avec les variétés horticoles qui sont obtenues évidemment par croisements multiples, sélection, etc. Vous avec peut-être une telle variété comme "Stevensii". C'est une variété issue de S. leucophylla et S. flava et ressemble à une belle S. x moorei. Il est donc interdit d'écrire "x Stevensii". Ceci est d'autant plus grave que "x stevensii" existe, c'est un nom synonyme de S. x catesbaei ! Comme on peut le voir, tous ces hybrides sont fertiles, d'où de nouveaux croisements infinis... On remarquera que, contrairement à ce que l'on entends quelquefois, les hybrides ne sont donc pas forcément stériles. EN RÉALITÉ, c'est le fait de donner une descendance stérile qui peut suffire à révéler l'existence de deux espèces, absolument pas l'inverse. Enfin, on peut retenir qu'il n'y a que certains hybrides de S. oreophila qui ne portent pas de nom spécifique : avec rubra, flava, alata et psittacina. ce qui laisse supposé qu'ils n'existent pas dans la nature. Je ne serais pas surpris de voir un jour des constructions comme rubreophila, flaveophila, etc. Vous trouverez une liste d'autres noms d'hybrides (des croisements complexes) et de formes dans cette page du site de l'ICPS. Lors d'hybridation, il arrive spontanément que du pollen d'un pied féconde une de ses propres fleurs, vous aurez du mal à l'éviter. Soyez donc prudent lorsque vous faites des semis : si le plant ne présente aucun caractère du (donc le donneur de pollen) vous avez au mieux une autofécondation. Cela ne veut pas dire non plus que ceux-ci seront identiques au pied : des gènes récessifs se manifesteront car des gènes dominants disparus n'auront plus leur effet de "masquage", etc. |
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Résultats
Vous avez tout intérêt à déjà partir d'hybrides intéressants et d'essayer de regrouper les caractéristiques remarquables sur un même descendant. Celui-ci sera alors cloné - pas de panique, chez une plante cela s'appelle une bouture ;-) Observez le semis ci-dessus. Toutes ces plantes sont des hybrides entre un plant mère à gauche, déjà hybride, 'x mixta' (= oreophila x leucophylla) et un plant père à droite, d'un S. alata particulier, la fameuse variété 'Black Tube'. Au niveau du semis (au centre) les différences sont déjà marquées au niveau des couleurs. Les pièges produits par un plant génétiquement pur (ou supposé tel) sont de temps à autre malformés, notamment lors de la dernière phase, celle de l'ouverture de l'orifice et de son élargissement. Un air trop sec augmente le phénomène en fréquence et en intensité mais l'hybridation est un facteur nettement agravant. Il faut voir là une conséquence de quelque deséquilibre génétique : les nouvelles associations de gènes n'ont pas encore bénéficiées de la sélection naturelle. Par exemple, la forme des feuilles de S. psittacina est liée au maintient de la jonction des bords, visible lors de la formation de n'importe quelle piège de Sarracenia. Cette jonction très délicate devient instable chez les hybrides de cette espèce : les bords sont liés ou non, donc l'ouverture béante ou non et les feuilles sont très variables sur un même plant. L'irrégularité du feuillage joue beaucoup sur sa beauté, celui-ci sera finalement superbe ou diforme selon les années... Heureusement, la plante prenant de l'âge, les forces en jeu augmentent dans des pièges plus grands et le caractère "soudé" tends à disparaître. Cette observation mériterait peut-être une étude : les individus de populations isolées d'une espèce données, produisent-ils moins d'anomalies ? Devrait-on, le cas échéant, avoir quelque inquiétude sur la pureté de plants en culture, lorsque l'on observe une plus forte tendance de certains à produire des bizarreries ? Cette réflexion ne vise pas à rechercher gratuitement la pureté des espèces : si vous hybridez des spécimens "douteux", vous produirez et finalement échangerez des plants sous des noms absolument inexacts, ce qui est contraire à l'éthique du botaniste comme du collectionneur. Dans le même ordre d'idées, soyez très prudent lorsque vous nommerez les hybrides produits. Cette page devrait vous aider un peu à vous assurer de la paternité : si vous observez certaines caractéristiques "fortes" n'appartenant ni au père ni à la mère, du pollen a dû s'égarer... Accrochez immédiatement un point d'interrogation au nom accordé, après ce sera oublié... S. x willisii est l'exemple d'un clone que l'on trouve en collection car particulièrement beau mais dont la généalogie prétendue semble absolument fantaisiste... Le bord de la feuille a une croissance accélérée qui produit l'ondulation typique de S. leucophylla ALORS que cette même espèce ne serait pas dans les ancêtres ! (S. rubra alabamensis a un bord assez ondulé mais cette sous-espèce était rare en culture lors de la création de x willisii.) L'abréviation "sp" que vous avez peut-être déjà rencontré est l'abréviation latine de "species" et désigne justement une espèce indéterminée (idem pour "ssp" avec une sous-espèce). Certaines caractéristiques se transmettent facilement voire obligatoirement à la descendance, ce qui peut permettre d'orienter les croisements ou de retrouver l'origine de certains plants. Voici quelques remarques sur cette transmission d'après mon expérience. Important : si vous ne voyez plus aucun des caractères du pied père, n'invoquez pas la variabilité de la descendance ! Retenez bien que vous avez produit une autofécondation du pied mère (ou une paternité inconnue, bien sûr) :
J'ai peu parlé des fleurs car leur couleur, la forme des sépales et du pistil varient dans une même espèce : le résultat est simplement intermédiaire. Les hybrides ont souvent des pétales de couleurs différentes entre l'intérieur et l'extérieur (voir exemple ci-dessous) ou la partie basse visible et la partie haute à l'ombre, sous les sépales. C'est le cas aussi chez plusieurs sous-espèces de S. rubra. Si vous hybridez des Sarracenia à fleurs jaunes avec d'autres à fleurs rouges, vous obtiendrez des fleurs avec des pétales plus clairs à l'intérieur, et plus précisément dans les parties non exposées à la lumière. Les teintes pâles que l'on obtient au niveau des pétales sont peu fréquentes dans le monde des fleurs : saumon, orangé clair, etc. La lumière, par contre, renforcera le rougissement de ces teintes si bien qu'il est risqué de décrire la couleurs des fleurs des hybrides. Si vous appréciez la douceur d'une couleur, je ne peux que vous conseiller de retirer la plante du plein soleil car les pétales vont foncer fortement. Idem pour les feuilles d'ailleurs... S. minor tranmet à sa descendance la position caractéristique de ses pétales : ils ont tendance à s'écarter en formant une sorte de cône au lieu de retomber verticalement. L'expérience de chacun serait précieuse pour compléter cet article : écrivez-moi... Je me permets une petite parathèse au sujet du problème des urnes de certains hybrides qui ont tendance à basculer dans tous les sens, en particulier les descendants de S. purpurea. Je peux vous donner deux trucs personnels pour remedier à ce problème. Le premier consiste à cultiver des joncs dans le bac qui reçoit l'eau - pas dans les pots car c'est envahissant. Les longues feuilles cylindriques poussent autour des pots et les urnes peuvent se caller dedans tout en restant parfaitement visibles. Cela donne aussi un petit coté naturel très esthétique. Plus tard, vous pourrez même récupérer les abondantes racines enchevêtrées du jonc, qui auront poussé à plat, pour l'utiliser comme un non-tissé : support pour des petites plantes, fond des pots pour empêcher la tourbe de partir par les trous... Le deuxième truc plus expéditif consiste à pratiquer un trou minuscule dans l'urne, assez haut pour conserver de l'eau mais pas trop sinon il ne sert à rien. Remarquez que c'est le principe des Heliamphora ! | ||||
Quelques exemples (en construction) |
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Cette Sarracenia flava fortement rayée est sans doute une création horticole : la véritable forme "fortement veinée", dont le qualificatif exact est ornata, présente à l'extrémité de la feuille un prolongement typique qui s'enroule sur lui-même (ce qui n'est pas le cas ici). Ce plant résulte vraisemblablement du croisement entre les variétés "ornata" et "rugelii" ou un hybride comme x 'Maxima' . Le sélectionneur a conservé parmi la descendance le plant qui a hérité des qualités intéressantes des parents. |
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Les deux faces d'un même pétale d'un hybride de Sarracenia, S. x swaniana, croisement de S. minor et de S. purpurea. La différence de couleurs entre l'intérieur et l'extérieur est remarquable : la partie externe est plus foncée que la partie interne (à droite), dont la couleur crème est rarement rencontré en horticulture. On remarquera aussi le jaune franc de la partie supérieure externe (à gauche), qui n'est pas visible normalement car masqué par les sépales, plus ou moins recouvrant. On peut admettre que c'est la lumière qui fonce les parties exposées. |
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Quelques exemples montrant la grande variation du pistil, d'une taille exceptionnellement grande dans tous le genre Sarracenia. En forme de parapluie ouvert la pointe en bas, lorsqu'il est en place, son contour varie de même que la taille et l'amplitude de son "creux" (dans les documents, les plus creusés ont dû être fendus pour être aplatis et scannés). Les variations du pistil, à ma connaissance, sont négligées dans les descriptions : c'est fort dommage... |
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Les sépales eux-mêmes varient beaucoup plus qu'il ne parait. Ceux-ci, dans l'exemple (hybride Sarracenia alata x psittacina), sont d'un rouge intense tandis que les trois bractées, plus petites, sont vertes avec une bordure membraneuse plus ou moins décolorée. Cet hybride (en tout cas le plant dont je dispose...) est l'un de mes préférés car les urnes de la plantes sont vraiment magnifiques et... parfumées ! |
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